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sculptures de la façade

nombreuses représentations du fabliau si populaire d’Henri d’Andely. L’imagier de Lyon nous montre Aristote avec la robe et le bonnet de docteur, marchant à quatre pattes et portant sur son dos Campaspe, la rusée indienne, assise sur une selle, qui dirige sa plaisante monture avec une bride et un fouet.

Il s’en faut de beaucoup que les 325 bas-reliefs de la façade aient une valeur artistique égale. Bien qu’un érudit ait voulu que Donatello soit venu plus tard leur demander des modèles, ces sculptures sont en partie des œuvres d’imagerie populaire, destinées à parler à la foule un langage clair et expressif. Si l’exécution de quelques sujets est quelque peu lourde ou sommaire, plusieurs « tailleurs d’image » et d’habileté inégale ayant dû être employés simultanément, il faut convenir que la composition est toujours admirablement équilibrée et que l’entente décorative résultant de la parfaite distribution des pleins et des vides n’a jamais été égalée dans les sujets de Rouen. En cela, ceux de Lyon leur sont de beaucoup supérieurs, et un très grand nombre, principalement dans les zones inférieures des trois portails, plus à portée de la vue, tous les couronnements des pilastres et les dessous des douze consoles sont autant de merveilles de ciselure.

Ce qui fait aussi leur originalité et leur intérêt, c’est que nous y voyons apparaître et se développer un art nouveau. La grande tradition du XIIIe siècle s’affirme encore dans la distribution des bas-reliefs