Page:Bégule - La Cathédrale de Lyon.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
la cathédrale de lyon

sentent la plus frappante analogie[1]. Les bas-reliefs des portails de Rouen datent de l’extrême fin du XIIIe siècle. L’exécution de ceux de Lyon a dû commencer vers 1310.

Ces médaillons disposés sur la face et le retour des pilastres supportant les grandes statues détruites par les calvinistes, constituent une véritable encyclopédie figurée. Aussi les imagiers se sont-ils inspirés non seulement de l’Ancien Testament, de l’Évangile, des Actes des saints, mais aussi des légendes pieuses, des Bestiaires plus ou moins « moralisés », des travaux des saisons et de la vie contemporaine sous ses aspects gracieux ou ridicules. Le tout sans aucun ordre apparent : toute liberté semble avoir été laissée à la fantaisie individuelle des imagiers. Ceux-ci ont égayé la pierre de compositions purement ornementales empruntées au régime végétal, d’animaux hybrides ou fabuleux : mais, à part deux ou trois sujets quelque peu gaulois, rien d’obscène ou de scatologique, ni même de satirique à l’endroit du clergé.

Le portail central montre : 1o Les travaux des Mois et le Zodiaque ; 2o l’Histoire de saint Jean-Baptiste ; 3o La Genèse ; 4o des sujets divers (légendes, scènes de la vie monastique ou privée, portraits).

  1. Le soubassement de Saint-Jean a dû servir de modèle au maître de l’œuvre de Clément VI pour le décor des deux jambages du portail de la grande chapelle de son palais d’Avignon, qu’il venait d’achever en 1351. Le style, l’ordonnance et le choix des sujets de cette porte nouvellement découverte offrent une incontestable analogie avec les sculptures de Lyon.