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Au midi, le réfectoire (H), avec la chaire du lecteur, les cuisines (I), près d’un canal d’eau courante, et au couchant, séparé du cloître par une petite cour, un vaste bâtiment (J) à deux étages, affecté au logement des convers. Non loin de ce bâtiment se trouvaient les logis des hôtes situés en dehors de la clôture.

À Fontenay, nous retrouvons tous ces bâtiments disposés de même. Mais Cîteaux, en raison de son importance, comprenait d’autres constructions réservées aux travaux de l’esprit. À l’est, le long du principal corps de logis, voici deux autres cloîtres. L’un (K), près du chevet de l’église, est bordé de cellules au rez-de-chaussée, affectées aux travaux des copistes, surmontées d’une vaste salle de six travées servant de bibliothèque. Le troisième cloître (L) était celui des novices. Perpendiculairement s’élevait l’immense infirmerie à trois nefs de huit travées, rappelant la Salle des Morts d’Ourscamp. Enfin, en M, nous retrouvons la petite chapelle construite par saint Bernard, église primitive de l’abbaye. Le grand bâtiment, d’aspect somptueux, qui s’élevait au couchant, ne datait que de 1683 et, tout autour de l’abbaye, s’étendaient de vastes vergers arrosés par de nombreux canaux et des jardins dessinés à la française.

Cet imposant ensemble de constructions, modifié à partir de 1720, fut vendu à la Révolution pour 862.000 livres, et aujourd’hui Cîteaux, transformé en colonie pénitentiaire, ne conserve plus de son ancienne splendeur que quelques rares débris de la fin du xive siècle.


La Ferté[1]. — La plus ancienne des quatre filles de Cîteaux, l’abbaye de la Ferté-sur-Grosne (Firmitas), fondée en 1113, a été détruite de fond en comble et il n’en reste que le logis abbatial élevé au xviie siècle.

Le monastère, défendu par un mur d’enceinte, fortifié de tours, était presque entièrement entouré par des cours d’eau. L’église, de sept travées, précédée d’un porche, avait un long transept, renfermant quatre chapelles alignées dans chaque bras de croix, et un chevet carré, semblable à celui de Fontenay. À la suite du croisillon méridional, mis en communication avec le dortoir par un escalier, s’étendaient la sacristie, la salle capitulaire et le parloir (D). Perpendiculairement au

  1. Nous donnons le plan de la Ferté d’après les dessins tirés des archives du monastère par les Frères Léopold Fink et P. Bonaventure Stürger (Cisterzienser Chronik, 1895, p. 222 et s.), et reproduits par A. Holtmeyer, Cisterzienserkirchen Thüringens, ein Beitrag zur Kenntnis der Ordensbauweise, lena, Gustav Fischer, 1906.