remettaient sous les yeux des étrangers qui portaient l’habit cistercien les modèles des maisons mères. Ainsi l’architecture participa dans toutes les provinces de l’Ordre de l’uniformité de l’habit monastique.
Or, alors qu’en France les restes des grands monuments cisterciens du xiie siècle sont rares, certains de ces monuments se sont conservés à l’étranger aussi purement que l’abbaye de Fontenay. L’histoire artistique de cette abbaye ne peut s’achever sans un voyage rapide à travers l’architecture cistercienne. Ce voyage, qui doit faire le tour d’une moitié de l’Europe, prendra son point de départ dans le passé qui a disparu et dont il est nécessaire de chercher les traces dans les documents qui seuls conservent les plans et les silhouettes des maisons illustrées par la présence de saint Bernard. C’est au prix de ce voyage que nous pourrons faire à Fontenay sa place dans l’histoire de l’architecture, en déterminant, dans la mesure du possible, les origines des formes artistiques que nous avons rencontrées dans l’abbaye et en suivant les imitations qui en ont été faites de monastère à monastère. Pour mener à bien cette étude en quelques pages, il convient d’analyser d’abord les bâtiments monastiques, dont le plan devait rester peu variable, puis les églises, qui devaient se prêter à des remaniements à travers lesquels il est parfois difficile de retrouver l’état primitif.
(Le cellier formait tout le rez-de-chaussée de ce vaste bâtiment, long de 80 mètres, et le dortoir des frères lais occupait la salle supérieure.)
