Page:Bégis - Instruction libertine, 1860.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6.

la privation définitive, et en outre une vieillesse anticipée ou un épuisement pire que la mort. J’ai été de bonne heure dégagé de toute espèce de susceptibilité sur les manières d’arriver à la jouissance, et j’ai tâché de faire partager aux femmes qui m’ont cédé, une façon de voir à cet égard, en m’y prenant avec adresse et ménagement pour leurs idées plus ou moins pudiques. Je n’ai jamais compris qu’une espèce quelconque de jouissance fût plus blamâble qu’une autre ; je me suis donc prêté à tous les caprices de l’imagination de mes maîtresses ; car elles en avaient, et il en vient à toutes les femmes qui aiment et qui pratiquent les jeux de l’Amour ; comme je les ai déterminées également à se plier à mes idées dans le même genre ; idées quelques fois extravagantes si l’on veut. Joins à celà que j’ai lu à peu près tout ce qui a été écrit en latin, italien ou français sur l’Art du libertinage, et tu pourras en conclure qu’en effet il doit y avoir peu de chose, si même il en est, que je ne connaisse en théorie ou en pratique sur ce sujet. La seule probablement que je n’aye jamais mise en pratique, c’est la Sodomie ou tout autre libertinage entre hommes. J’ai toujours eu et j’ai conservé une répugnance invincible pour l’approche charnel d’un homme.