Page:Bédos de Celles - L’Art du facteur d’orgues, 1766.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


AVERTISSEMENT.


Il y a certains Arts très-difficiles à décrire non-ſeulement parce qu’ils tiennent à beaucoup d’autres, mais encore parce qu’ils ne ſe présente pas fréquemment des occaſions de les pratiquer. Le Facteur d’Orgues eſt de ce genre ; pour le bien traiter, il faut avoir des principes de Mathématiques, il faut être harmoniſte , il faut connoître beaucoup d’Arts qui tous concourent à faire ce bel & grand inſtrument. Il importoit à la perfection de l’Hiſtoire des Arts dont l’Académie s’occupe que celui-ci fût bien décrit : heureuſement tous les talents néceſſaires ſe font trouvés réunis dans la perſonne de Dom Bedos, Religieux Bénédictin de la Congrégation de S. Maur ; & plus heureuſement encore ce ſavant Religieux charmé de concourir à la perfection de l’entrepriſe de l’Académie, a ſur le champ acquieſcé à l’invitation que l’Académie lui a faite d’entreprendre la deſcription de l’Art du Facteur d’Orgues. Il a bien voulu en reſtraindre la théorie à ce qui étoit abſolument néceſſaire pour rendre clairement les opérations pratiques ; & ſachant qu’on doit traiter à part les différents Arts dont le Facteur d’Orgues emprunte des ſecours, il n’a pris de ces Arts que ce dont il avoit un beſoin abſolu. Notre célebre Auteur a jugé à propos de diviſer ſon Ouvrage en trois Parties qui paroîtront ſucceſſivement ; elles mériteront d’autant plus l’attention du Public que nous n’avons aucun Ouvrage qui ait traité de la facture de l’Orgue.

Signés,   Duhamel du Monceau,
&    Grandjean de Fouchy,
Commiſſaires de l’Académie.