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BAR  BAS

par la figure 2 de la Planche 129, où on le voit tout monté en perſpective. A B eſt une boîte à trois creux coniques. C D en eſt la coupe, où l’on voit le demi-creux. Il y a un fond à chacun, où l’on a pratiqué un enfoncement pour y loger juſte le bout inférieur du cône de cuivre E F, ou EF, fig. 3, dont la figure conique eſt conforme à la dimenſion de l’endroit du tuyau de Trompette où l’on doit ſouder la bague. Ce moule étant ainſi monté, on le remplit, non de plomb, mais d’é­toffe, & la bague eſt faite. On peut, pour plus de propreté, le finir au tour, ſur un petit bâton conique de bois. On dreſſe le bout avec une rape, & enſuite avec une lime : on y fait une entaille de haut en bas avec une ſcie, pour former la place de la roſette. On doit avoir quelques cônes de cuivre E F fig. 3, de pluſieurs dimenſions co­niques. Les trois creux du moule doivent avoir auſſi des dimenſions différentes, ſelon les diffé­rents pieds des tuyaux. J’ai vu un moule de ba­gues qui étoit en pur plomb, qu’on avoit fondu dans du bois : il eſt en deux pièces, comme un moule de noyaux ; & le bois y tient toujours, le plomb y étant engagé. Les cônes, au lieu d’être de cuivre, ſont de bois. Cette ſeconde façon de conſtruire le moule des bagues, pourra être bonne pour ceux qui n’auront pas la commodité de s’en procurer un de cuivre. On ſait qu’on fond de l’étoffe dans un moule de pur plomb, pourvu que le moule ſoit bien enfumé à la flamme d’une chandelle de réſine, & qu’on ne jette pas la matière trop chaude. Il faut cependant avouer que ceux de cuivre ſont encore mieux ; & après tout, ils ſont d’une petite dépenſe.

Bain-Marie, Bain de ſable, Bain de cendres. Voy. Vernis.

Balanciers (les); ce que c’eſt, & leur fonction, page 118, n. 377-379 ; maniere de les poſer ; page 403, n. 1072.

Balottements ; il faut les éviter avec grand ſoin dans tous les mouvements qui compoſent le mécaniſme de l’Orgue. A cet effet, il faut travailler avec juſteſſe, & obſerver ſur-tout que les pivots, les pioches, les tourillons, les boulons, &c. rempliſſent bien leurs trous reſpectifs.

Bande de peau ; c’eſt une laniere qu’on coupe d’une peau pour les ſoufflets, & pour quantité d’autres uſages dans l’Orgue : les couper avec diligence, page 282, n. 779, 780 : les coller, page 283, n. 781, 782.

Bander un reſſort de ſoupape, c’eſt lui donner plus de tournure en dehors, l’ouvrir davantage. On dit auſſi débander un peu un reſſort trop bandé, c’eſt le reſſerrer.

Barillet. C’eſt une boîte de cuivre qui contient un grand reſſort, page 560, n. 1349, 1350, 1358.

Barre de fer ; c’eſt une longue piece ronde, ou quarrée, ou platte.

Barre de bois, ou ſimplement les Barres. Ce ſont de fortes tringles de bois qui forment les ſéparations des gravures d’un Sommier, & qui, étant aſſemblées & collées dans le chaſſis, en for­ment la grille, page 89, n. 294 : débiter les barres, les corroyer, les aſſembler & les coller page 166, n. 512-516.

Barre ſignifie auſſi toute piece de bois en forme de planche, qu’on rapporte en travers de quel­que bâti, ſoit avec des clous ou autrement. Ainſi on nomme barres les pièces ou planches de bois qu’on colle ou qu’on cloue au travers du deſſous des ſoufflets, page 121, n. 386 ; page 276, n. 762.

Barrer un Sommier, c’eſt en monter la grille. On dit auſſi barrer une table de ſoufflet, une table d’abrégé, une table à fondre ; c’eſt y clouer, coller des planches de bois en travers pour les fortifier.

Baſcule. C’eſt en général une tringle qui, appuyant vers ſon milieu ſur un point fixe, s’éleve d’un bout, tandis qu’on la baiſſe de l’autre. Les baſcules ſont d’un grand uſage dans le mécaniſme de l’Orgue. Baſcules du poſitif, page 117, n. 375 ; page 136, n. 431, 436, 442, 415 : les faire & les poſer, page 399, n. 1060-1066. Baſcules de la ſoufflerie, page 123, n. 392-394. Diſpoſition de ces baſcules, page 381,n. 1012-1017. On fait dans l’Orgue des baſcules de bien de manieres. On conſtruit des abrégés, dont tous les rouleaux font baſcule par leur deux bras ou fers, qu’on poſe à l’oppoſite l’un de l’autre, enſorte que tandis que l’un baiſſe, l’autre s’éleve. On fait auſſi quelquefois des claviers, dont toutes les touches font la baſcule, rarement pourtant dans les Orgues, mais toujours dans les Cla­vecins. Il eſt quequefois néceſſaire de faire des baſcules briſées. Il eſt aſſez rare qu’il n’y en ait dans les Orgues. On en verra une deſcription en pluſieurs diſpoſitions, page 135, n. 429 ; page 395, n. 1048. Il y a encore des ſoupapes à baſcule. Voyez Soupape.

Baſſe (la) ; c’eſt une partie de la Muſique qui eſt la plus grave.

Baſſes (les). On nomme dans l’Orgue les Baſſes d’un Jeu, ſes plus grands tuyaux. Les Baſſes d’un clavier ſont les premières touches à gauche, ſans en déterminer le nombre. On dit auſſi quelquefois les Baſſes d’un Cornet, ce qui déſigne ſes plus grands tuyaux, quoique ce jeu ne ſoit qu’un deſſus, n’ayant point de Baſſes.

Baſſe-de-viole. Jeu de l’Orgue. Sa deſcription, page 51, n. 181 : ſon diapaſon, page 75, n. 261.

Baſſon (le) eſt un jeu de l’Orgue que je n’ai pas décrit en ſon lieu. Je vais y ſuppléer ici. C’eſt un jeu d’Anche. Il eſt préſentement d’uſage de ne mettre dans un Orgue que les deux premières octaves de ce Jeu ; & pour achever de remplir le regiſtre, on y met pour les deux autres oc­taves des Deſſus, un Hautbois. La figure 4 de la Planche 129, repréſente la forme des tuyaux du Baſſon. Comme ces tuyaux ont la partie A B d’une groſſeur conſidérable, il faudroit beaucoup de place pour les loger ſur le Sommier, ſi l’on n’uſoit de l’expédient de faire leurs pieds les uns plus longs que les autres. On voit cet arrange­ment dans la figure 4, réduite à demi-grandeur. Ces tuyaux conſiſtent en deux coudes ſoudés l’un contre l’autre par leur gros bout, avec une tige au-deſſous, & l’on ſoude le noyau au bout infé­rieur de cette tige. Voyez le Diapaſon de ce jeu dans la Planche 137. Il faut remarquer qu’il y a deux diapaſons ; l’un pour un Baſſon de menue taille, & l’autre pour un plus gros Baſſon, tel qu’on le met dans un poſitif des Orgues d’Egliſe. Ces deux diapaſons m’ont été communiqués par M. Lépine, Maître Facteur d’Orgues de Paris. J’ai vu le diapaſon du Baſſon de menue taille, exécuté