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che, qui est toujours compoſé au moins de 3 pieces. A eſt le corps du tuyau. B en eſt le pied. a C b D eſt la bouche. a b eſt le biſeau. C eſt la levre ſupérieure de la bouche, & D en eſt la levre inférieure. E eſt l’embouchure du tuyau. C’eſt un petit trou qui eſt au bout inférieur du pied, & par lequel le tuyau prend ſon vent.

La figure 109 repréſente la coupe géométrale & en profil du même tuyau. F en eſt le corps. H, le pied. G eſt le biſeau, dont on voit l’épaiſſeur & comment il eſt coupé en talus ſur le bord antérieur e ; il eſt mince ſur le derriere f. K eſt la levre ſupérieure ; & I, la levre inférieure. d eſt la hauteur de la bouche. Il faut remarquer un petit jour entre le bord de la levre inférieure I & le devant du biſeau e ; ce qui fait une ouverture par où le vent (pouſſé dans le pied H par l’embouchure O) paſſe en forme de lame de toute la largeur de la bouche, & va frapper le bord de la levre ſupérieure K. Cette petite ouverture ou fente, ſ’appelle la lumiere, qui eſt formée par l’applatiſſement du bord du pied qu’on appelle levre inférieure, contre le biſeau. C’eſt par cet artifice que le tuyau donne le ſon qui lui eſt propre.

La figure 110 repréſente le plan géométral du biſeau dont nous venons de parler. e en eſt le devant qui eſt taillé en talus. L M N eſt un chanfrein qu’on fait à l’entour du deſſus du biſeau, pour le ſouder plus aiſément ſur le pied du tuyau.

La figure 110 repréſente en perſpective le plan du même biſeau. La fig. 112 repréſente le pied du tuyau ſur lequel on a ſoudé le biſeau. g, g eſt la lumiere par où ſort le vent en forme de lame. Après avoir ſoudé le biſeau ſur ce pied, on y ſoude le corps du tuyau ; ainſi l’on voit que le vent n’a point d’autre iſſue que par la lumiere g g ; tout le reſte, à l’entour du biſeau, eſt exactement bouché & ſoudé.

La figure 113 repréſente le même tuyau en perſpective & vu de profil. P eſt le côté de la bouche. h h eſt la ſoudure qui joint & attache le corps avec le pied.

La figure 114 repréſente le même tuyau vu par derriere. On y voit la ſoudure Q R du corps & du pied, auſſi-bien que celle S T qui joint ces deux pieces enſemble. On remnarque comment le petit bout de chaque pied de tuyau eſt fraiſé, pour l’arrondir exactement, afin qu’il joigne bien ſur le trou du ſommier, & pour en reſſerrer l’orifice ou petit trou qu’on appelle l’embouchure. Il eſt eſſentiel de ne pas la faire plus grande qu’il ne faut. C’eſt par-là qu’on donne au tuyau la juſte meſure du vent qui lui convient. Toutes ces figures ſont de toute la grandeur naturelle, & ces tuyaux ſont de la plus groſſe taille. Les pieds de tous les Jeux de l’intérieur de l’Orgue ſe font ordinairement de cette hauteur qui eſt de 8, ou, bien ſouvent, de 9 pouces.