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VIII

Pourtant, cette édition ne diffère pas de la précédente autant qu’il eût été désirable. Il aurait fallu réviser les matériaux, fortifier surtout mes connaissances, par trop précaires, relatives aux littératures d’Orient. Il aurait fallu se défier des formes syllogistiques, argumenter moins et observer davantage, bref, il aurait fallu reprendre énergiquement tout ce travail en sous-œuvre.

Mon excuse est que j’ai dû entreprendre cette seconde édition quinze mois seulement après avoir publié la première. Je me trouvais déjà à une distance suffisante de mes erreurs pour en apercevoir la plupart ; j’en étais trop près encore pour savoir ni en dégager tout à fait et les amender utilement.

Mais si je n’ai pas tiré pour cette nouvelle édition tout le profit que j’aurais pu de tant de précieuses critiques, elles seront pourtant bienfaisantes : je leur devrai d’apporter aux études que j’entreprends maintenant sur les romans de la Table Ronde, avec un égal amour du vrai, plus de patience à le rechercher, plus de prudence à l’exprimer.

Paris, le 3 septembre 1894.