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cette ténacité ardente, qui sont les fruits naturels de l’austérité dans les mœurs : celles-ci, en échange, deviendront calmes, douces et faciles. Ainsi, chez aucun peuple les changemens nécessaires ne pourront s’accumuler ; ils ne fermenteront plus par la résistance de sentimens vieillis et d’opinions surannées. L’espèce humaine ne connaîtra plus ce bonheur exalté que donnent les passions de la vertu ; elle évitera ce que l’excès d’exaltation entraîne d’erreurs, de malheurs, de fanatisme.

Vous le voyez, Monsieur, ma pensée générale se trouve toujours au début et au terme de toutes les réflexions que notre histoire appelle. C’est que ma pensée générale représente le principe et la fin de tous les mouvemens ; c’est ce qui la rend si conciliante : elle donne à l’esprit modération et justesse. Elle retrace à notre estime les bienfaits du passé ; elle nous porte à honorer le caractère de nos ancêtres ; mais, en nous montrant ce qui est, elle nous en