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tels peuples ne songent qu’a réclamer leurs droits, on les insulte, on les menace, ils se livrent à tous les emportemens de la colère ; ils mettent de la violence dans tous leurs mouvemens ; et trop souvent cette violence les conduit à des actes atroces.

C’est ce qui est arrivé au Peuple Français : Au début de sa Révolution, il a été noble, modéré, juste. Si, alors, tous les Souverains de Europe avaient pris, de concert, les résolutions magnanimes qu’ils proclament aujourd’hui, les changemens nécessaires se seraient faits avec ordre, générosité, déférence ; la paix sociale se serait maintenue ; et, cependant, tout se serait renouvelé.

Mais il est facile de démontrer qu’un si beau spectacle ne pouvait alors être donné au Monde. Il est impossible que les institutions d’un grand peuple se renouvellent sans de violens efforts, alors même que ses idées sont déjà presqu’entièrement changées. Si, par elles-mêmes, les institutions de ce peuple étaient mobiles et légè-