Page:Azaïs - Troisième Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

poétique : Voilà, Monsieur, ce que les hommes doués de votre éloquence doivent dire et persuader, afin que personne, désormais, ne désire l’inutile et ne tente l’impossible ; d’une telle erreur, il ne pourrait plus résulter qu’une agitation sans but ; et notre premier besoin aujourd’hui est le calme d’opinions et de sentimens.

Mais, Monsieur, on peut mieux faire encore que de démontrer l’impossibilité de rendre à Napoléon un pouvoir politique. De temps à autre, le fantôme de ce pouvoir apparaît au vulgaire ; il faut le dissiper. Qui le suscite ? C’est votre parti, Monsieur ; c’est l’injustice et l’imprudence ; vous choquer sans cesse des sentimens et des idées qui ont pris un tel caractère de généralité qu’elles sont devenues pour toujours nationales et même populaires. Or aux yeux de cette portion nombreuse du peuple qui réfléchit peu sur les idées qu’elle possède, qui, pour cette raison, y tient fortement, qui, pour cette raison encore, les personnifie, Napoléon est l’homme