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onéreuses, nous pouvions les croire insuffisantes contre la politique, l’opiniâtreté, l’adresse et la rivalité des Anglais.

Mais Napoléon, qui pouvait voir par lui-même, et les dispositions des hommes, et la situation des choses, qui, de plus, était doué d’une profonde sagacité, ne pouvait s’abuser que par orgueil, lorsqu’il repoussait les nobles conditions qui lui étaient proposées, lorsque, pour les accepter, il ne trouvait pas, dans le caractère et la puissance des principaux Souverains du Continent, les garanties les plus rassurantes, lorsqu’enfin, il ne voyait pas, dans leur union intime et nécessaire, dans leur union sans cesse provoquée et cimentée par lui-même, un obstacle invincible, un obstacle contre lequel la France, violemment poussée par son ambition, ne pourrait un jour que se heurter et s’abîmer.

Napoléon voulait renouveler les grandes scènes données au monde par l’Empire Romain ; fatal prestige que la différence des