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qua lui-même le Despotisme, mais le Despotisme d’un homme fils du Siècle et de la Liberté.

Cet homme concentra en lui-même tous les pouvoirs : c’est ce que vous entendez sans doute par ses institutions fortes. Contre les excès on ne marche jamais que par une opposition directe ; contre l’anarchie, il n’y a de ressource que dans la concentration.

Cet homme, pour créer sa propre puissance, pour sauver l’État, avait eu besoin d’une ambition sans limites, d’un caractère violent, tyrannique, indomptable. On ne quitte point son caractère, surtout dans le succès ; on s’y affermit au contraire. Cet homme continua de s’élancer sur sa ligne audacieuse ; il traversa la Monarchie et la Raison politique, comme le Peuple Français avait traversé la Raison sociale et la liberté. Il nous opprima, mais par les contre-coups d’une impulsion démesurée, qui nous emportait ainsi que lui-même ; il nous opprima mais au profit d’une soif ardente de conquêtes —et de gloire natio-