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grandes assemblées, jugera que, dès le lendemain de l’ouverture de chaque session l’anarchie serait à nos portes, si le droit de proposer des lois n’était pas exclusivement la prérogative du monarque. En France surtout, le besoin de renommée est très-vif, très-exigeant ; et, en reconnaissant cette vérité, je suis bien loin de faire la censure du caractère français le besoin de renommée est le plus bel apanage de l’homme mais, soyons sincères dans leur ardeur pour la célébrité, les Français sont éminemment susceptibles de ce degré qui expose à bien de l’exagération à bien des imprudences. Parmi les Français doués de talens et de lumières, en est-il un grand nombre qui, si le droit leur en était laissé, consentissent à se laisser confectionner silencieusement le code de nos lois, sans attacher leur nom à un ou plusieurs articles ? Que l’on se rappelle l’assemblée constituante ! Que d’hommes arrivés a cette assemblée avec des intentions saines et pacifiques, se laissaient