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les créanciers de l’État en leur retirant le gage de leur créance ! On chercha ainsi, en rompant tous les liens de confiance, à isoler le Gouvernement, à le laisser sans finances, sans appui étendu, solide, national !

Sans doute, c’était une nécessité très-malheureuse que celle d’offrir aux créanciers de l’État, en échange de leurs capitaux, les bois des Communes et du Clergé non encore vendus mais cette nécessité était rigoureuse ; nulle autre ressource n’était praticable et, encore une fois, la destination de cette dernière ressource avait déjà été décrétée, en 1814. par une loi formelle, acceptée par les Chambres et sanctionnée par le Roi. Comment se permettait-on de détruire cette loi, lorsque le Roi, à qui la constitution réservait toute initiative, n’en proposait point l’anéantissement, chargeait, au contraire, les Ministres de la défendre ? N’était-ce pas manifester l’intention d’arriver à cette con-