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Soyez de bonne foi, Monsieur, et avouez que la seule faculté, rendue au Clergé, d’accepter des donations, pouvait, entre les mains d’Ecclésiastiques éloquens et habiles, être transformée en la faculté de faire rentrer, dans les domaines de l’Église, les biens dont la Révolution l’a dépouillée. Il était difficile que les acquéreurs de ces biens, et les héritiers de ces acquéreurs, ne vissent pas les arrières-résultats du projet. L’intérêt personnel donne à tous les hommes de la sagacité et de la prévoyance.

D’ailleurs, dans les temps de crise, il est des mots qui portent lumière. La majorité de la Chambre insistait vivement sur ce que l’on donnât le nom de restitution à la réintégration du Clergé dans la possession des biens non vendus ; c’était consacrer clairement l’idée de spoliation, ou même de vol, que cette majorité attachait à la possession laïque de tous les biens achetés ; c’était préparer l’opinion à exiger un jour, sous forme de restitution, l’abandon de tous tes biens vendus.