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le caractère de tous les hommes qui, en cette circonstance, se montraient passionnés. Parmi ceux qui, dans la chambre de 1818, soutenaient avec le plus de véhémence la nécessite et la justice des punitions politiques, il y avait certainement des hommes vertueux, qui ne cédaient réellement qu’à l’impulsion de sentimens estimables: ils étaient profondément persuadés que pour raffermir la Royauté et relever la France, il fallait venger l’une et l’autre des crimes affreux que la Révolution avait produits. Mais ce n’est pas par sentiment qu’il faut délibérer dans les crises politiques, c’est par raison et par prévoyance, afin de ne pas provoquer de plus grands crimes, ou du moins de plus grands malheurs, que ceux dont on veut expier le souvenir.

D’ailleurs, dans les temps de crise politique, il arrive si souvent que les hommes qui ont mis directement la main à l’œuvrc des malheurs publics, et sur qui, pour cette raison, tombe le plus fortement l’ani-