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la majorité du Peuple Français, le malheureux effet de le confirmer dans ses sentiment envers la Chambre des Députes ; il me porta plus vers eux que des regards de défiance, de terreur et de haine. Il jugea que l’application des lois répressives, peut-être même de toutes les lois criminelles, allait prendre le caractère de représailles. Une telle idée est bien fatale ; ce n’est plus alors la loi qui frappe, c’est l’homme qui se venge aux yeux du peuple, la loi est un poignard.

Le mal était : donc à son plus haut période : il appelait des précautions terribles. Une loi de sureté fut présentée par M. de Cazes, Ministre de la police ; les dispositions en faisaient frémir : aussi elle fut emportée comme d’enthousiasme ; elle n’éprouva ni modifications, ni résistance. Mais, dès le lendemain ; on vit une marche sage et habile, qui surprit l’assemblée, la mortifia même, mais qui jeta sur la France un rayon consolateur, et révéla aux hommes prévoyans un véritable homme d’État.