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donc oublié l’effet si heureux, si frappant, que produisirent les premières paroles du Comte d’Artois ? Et n’en coûte-t-il rien à votre âme, à votre jugement, de vous mettre en si forte contradiction avec elles ?

Rien n’est changé, dit ce Prince ; il n’y a en France qu’un Français de plus. De telles expressions ne partaient pas seulement d’un cœur généreux ; à l’instant où elles étaient prononcées, elles étaient si convenables, si utiles, elles avaient un à propos si parfait, qu’elles attestaient une connaissance parfaite de notre situation et une profonde prévoyance. Elles applanirent toutes les difficultés, firent tomber toutes les défiances. La Révolution, qui ne voulait pas reculer, qui ne le pouvait plus, fut rassurée, appaisée ; ce fut avec un empressement unanimne que la France accueillit l’auguste précurseur de son Souverain ; elle fut heureuse de l’espérance que tout allait être conservé, affermi, consacré par un Fran-