Page:Azaïs - Jugement philosophique sur J.J. Rousseau et sur Voltaire.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voir avec quelle facilité s’explique, par ce seul balancement de l’action et de la réaction sociales, tout ce qui compose la vie des nations. Cette partie de l’ouvrage est divisée en dix chapitres, dont voici les sujets : état de société, état de guerre, alliances, puissance majeure, civilisation, révolutions, gouvernement, constitutions, constitution balancée, prospérité, adversité.

» En admettant le système de M. Azaïs, toutes les questions de politique générale auraient trouvé leur solution dans les dix chapitres que nous venons de nommer ; de même que toutes les questions générales de physique et de physiologie seraient expliquées dans les neuf chapitres précédens.

» Mais il restait un grand but à atteindre, le but moral, complément d’utilité sans lequel on ne pourrait voir qu’un jeu d’esprit dans le plus beau système.

» L’existence d’un être quelconque, d’un homme par exemple, n’est que transitoire à la surface de la terre ; et l’ensemble de cette existence est nécessairement formé de deux sommes égales : l’une, des mouvemens qui composent ou améliorent ; l’autre des mouvemens qui détériorent et amènent la destruction. Le plaisir est le témoignage des mouvemens du premier genre ; la douleur est le témoignage des mouvemens du second. Il suit de là que, dans l’ensemble de l’existence d’un être quelconque, la somme des jouissances est nécessairement égaie à la somme des souffrances, que par conséquent tous les êtres quoique très-différens de position, de facultés, de destinée, sont égaux par leur sort.

» Il en est des nations comme des individus dont elles sont composées : chacune parcourt successivement deux périodes qui s’enchaînent et se balancent ; la période d’adversité ou