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foi, sont ordinairement très-loin d’imaginer combien ils se mettent eux-mêmes à la place de la vérité.

Mais la vérité, lorsqu’elle a enfin pénétré dans le plus grand nombre d’esprits libres et judicieux ; lorsque, réellement établie, elle n’a plus besoin que d’être proclamée et affermie, reçoit un grand secours des dernières oppositions qui lui sont faites, parce que de telles oppositions, en découvrant la faiblesse des attaques dont elle est l’objet, donnent en même temps, aux hommes qui déjà la possèdent, une impulsion énergique qui les fortifie et les rassemble.

La recherche du vrai, et la pratique du bien, sont les deux objets de la philosophie. À son tour, la philosophie est l’œuvre de la raison humaine, secondée par le temps, éclairée par l’expérience. Chaque