Page:Azaïs - Jugement philosophique sur J.J. Rousseau et sur Voltaire.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

France ! et l’on accuse la philosophie d’avoir amené tant d’horreurs et de malheurs !

« Le tumulte, les invectives, les anathèmes accablaient les mourans. À Orléans, à Auxerre, à Langres, on laissait pendant plusieurs jours les morts sans sépulture. Les hôpitaux servaient aussi de théâtre à ces discordes ; des filles pieuses en étaient arrachées. La charité s’absentait du lit des malades. Les parlemens, occupés de résister à des évêques et de sévir contre des curés, oubliaient les plaideurs. » (Histoire de France, pendant le dix-huitième siècle, par M. Lacretelle, tom. 3, pag. 198.)

Sachons gré aux écrivains qui ont de l’Impartialité et de la sagesse, de consigner ces tableaux dans l’histoire. Les générations, à qui de telles calamités seront étrangères, se plaindront moins de celles qu’elles auront à souffrir.

Mais, dans tous les temps, les générations humaines, quoiqu’elles n’aient jamais à faire qu’un échange de peines et de souffrances, chercheront avec empressement à se délivrer de celles dont elles seront oppressées, parce que le soulagement suivra toujours la délivrance. On a très-bien dit que l’homme sur la