rellement ardens discutaient et s’inquiétaient sans cesse, la raison, toujours aux prises avec la foi, alternativement victorieuse et soumise, ne laissait, même après ses victoires, que des pensées vagues, incomplètes, sur lesquelles la réflexion ne pouvait se reposer, mais qui, pour cette raison, fournissaient à l’imagination les alimens qui l’entretiennent.
Enfin, à l’époque où J.-J. Rousseau recevait le jour, toutes les idées politiques, morales, toute la littérature, toutes les sciences, étaient, pour ainsi dire, sur le passage des ténèbres à la lumière, de la fable à la vérité. Chaque opinion, chaque institution, avait contre elle le besoin du raisonnement ou le besoin du changement et ces deux imposions sont essentielles à la nature humaine ; mais l’habitude et l’Intérêt personnel ne sont pas moins essentiels à la nature humaine, et ils combattaient fortement en faveur de chaque opinion, de chaque institution.
Dans de telles circonstances, chaque homme ressemble plus ou moins à l’ensemble de la génération dont tirait partie, dans le sein de chaque homme s’établit une lutte plus ou moins opiniâtre entre ce qui était et ce qui va être légalité d’humeur, le désordre de pensée,