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ARMORIAL DES PRÉLATS

majeurs pour exprimer une puissance au-dessus de la puissance épiscopale »[1].

C’est une bande blanche tissée avec la laine de deux agneaux, bénits le jour de la fête de sainte Agnès, et portant six croix de taffetas noir (elles étaient rouges primitivement). Le pallium est bénit la veille de la fête des SS. Apôtres, après avoir reposé à la Confession de saint Pierre, où il reste jusqu’à ce qu’on le prenne pour le donner. Il est placé sur les épaules du prélat, retombant sur la poitrine et un peu dans le dos. Il ne faut pas prendre pour un pallium la croix très étroite de la chasuble médiévale, qu’on rencontre sur des images, sur des vitraux, tant anciens que modernes, laquelle est cousue au vêtement dont elle épouse les plis.

Beaucoup de prélats, qui ont droit au pallium, en entourent l’écu de leurs armes. Quelques-uns même, comme Mgr Petit, le posent sur le rebord supérieur en la faisant déborder un peu sur le chef, ce qui n’est pas héraldique, ou en enroulent la crosse, comme Mgr de Léseleuc, ce qui ne manque pas d’élégance.

Ont droit actuellement au pallium : les patriarches, les primats, les archevêques. Quelques sièges épiscopaux de France en ont le privilège (Autun, Marseille). Des évêques (Mgr Dabert, de Périgueux, entr’autres) l'ont reçu à titre personnel. Mais, en principe, le pallium est attaché au siège. La meilleure preuve en est que quand un archevêque passe à un siège épiscopal, il n’a plus droit au pallium, tout en conservant son titre d’archevêque, — à titre personnel, il est vrai. Il n’y a plus droit, non plus, s’il devient évêque titulaire (il y eut quelques exceptions aux XVIIe et XVIIIe siècles).

Un vicaire apostolique et même — je le crois du moins — un délégué apostolique, avec titre d’archevêques titulaires[2], n’ayant pas en fait une juridiction effective, n’étant pas archevêques dans leur vicariat, n’ont pas le droit au pallium, à ce pallium qui ne se revêt qu’à la messe pontificale, dont on vous vêt dans le cercueil, qu’on y pose sous votre tête, si vous avez eu mais n’avez plus le droit de le porter, et qui est un symbole de juridiction de telle importance qu’un chapitre entier du droit canon lui est consacré. C’est qu’il est le signe extérieur du pouvoir de juridiction transmis par le Saint-Siège aux métropolitains[3].

Pour ne plus revenir sur ce sujet, ajoutons qu’un archevêque doit faire la demande du pallium ; il n’a pas le pouvoir d’exercer les fonctions épiscopales avant de l’avoir reçu matériellement et solennellement, à moins de dispenses assez rarement accordées.

§ 8. Ornements divers

SUPPORTS. — Les supports héraldiques proprement dits : tels qu’anges,

  1. Ann. pontific. 1899, p. 307 ; 9 pages sur ce sujet.
  2. Fort peu de nos vicaires apostoliques sont archevêques ; citons cependant Mgr Navarre, pour la Nouvelle-Guinée.
  3. Les Congrégations… ut supra. - Rome (Plon et Nonrit, 1900), p. 179.