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ARMORIAL DES PRÉLATS

de Paris n’ont-elles pas eu cent dix ou cent quinze évêques, dont plusieurs ont échangé leur mitre pour la couronne plus glorieuse du martyre ?

Il fut une époque où les vicaires apostoliques de toute l'Océanie (à deux ou trois près) étaient français. Et à la Nouvelle-Zélande, et à la Trinité, et à Roseau, en pleines colonies anglaises civilisées, encore des évêques français, sinon aujourd’hui, du moins hier. Au Canada, notre patrie ne cesse d’en donner.

Abonné aux Missions Catholiques dès leur fondation (j’étais alors un bien jeune collégien), je suis depuis longtemps, avec admiration profonde, ce mouvement français de propagation religieuse. La lecture des vies de nos prélats-apôtres, nécessitée par cette étude-ci, m’a inspiré pour eux la plus grande vénération. Je m’incline également devant quelques réponses, empreintes de douce modestie, parfois un peu dédaigneuse peut-être, que m’adressèrent de dignes vicaires apostoliques à l’occasion de mes investigations héraldiques, et qui me firent comprendre qu’humilité est sœur de zèle.

Des blasons d’évêques missionnaires du siècle à peine écoulé nous sont restés inconnus, malgré des recherches patientes, longues, et pour lesquelles nous avons la conscience de n’avoir rien négligé. Importun même avons-nous pu paraître parfois. Comment alors arriver à un bon résultat, si on laissait passer seulement cent ans sans traiter ce sujet ? Sollicitons donc l’indulgence pour ceux qui s’occupent de la sigillographie et de l’héraldique épiscopales du moyen âge et des trois siècles qui ont suivi.

Tout imparfait, tout modeste qu’il soit, que notre ouvrage dans son ensemble daigne toutefois être agréé comme un pieux hommage de respectueuse sympathie, et — répétons le mot — d’admiration profonde pour nos prélats modernes de tout ordre, si dignes et si méritants.

Nous ne pouvons clore ces lignes d’introduction sans adresser nos plus vifs et nos plus sincères remerciements à tous ceux qui ont bien voulu s’intéresser à notre œuvre, en nous aidant à établir l'Armorial des Prélats français du XIXe siècle. Ils sont fort nombreux. Nommer tous ces aimables correspondants serait impossible, car nous avons mis à contribution plusieurs de nos collègues de la Société française d’Archéologie ou du Conseil héraldique, de nos amis également, puis des prêtres érudits, des religieux obligeants, des secrétaires d’évêchés, et cela pour quelques diocèses, voire même des vicaires apostoliques, comme Mgr Mutel pour la Corée, Mgr Joulain pour Ceylan, Mgr Lamaze pour l’Océanie. A tous un religieux et profond merci.

C’est un devoir, cher à notre cœur, que de nommer ceux qui ont le plus facilité notre tâche, — plus ingrate qu’on ne croira, — par un appui moral des plus flatteurs pour nous, ou par une aide constante et une inlassable obligeance.

Tout d’abord nous déposons nos sentiments de respectueuse reconnaissance aux pieds de S. G. Monseigneur Pelgé, qui occupe si dignement à Poitiers le siège de saint Hilaire, et dont nous avons l’honneur d’être le diocésain pendant une partie de l’année. Quand nous songeâmes à notre travail, il y a quatre ans, il daigna nous écrire une lettre d’approbation pour nous servir