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familles de réfugiés français qui tous apportaient avec eux la conception égalitaire et démocratique qui constituait la base même de leur religion.

Séparés d’un milieu où ils eussent, quelle que fût leur volonté de réagir, subi l’influence d’anciens préjugés ou de vieilles formules, l’homme comme la femme, et celle-ci autant que celui-là, se trouvèrent dans leur nouvelle patrie en face de difficultés, de dangers souvent, qui les obligèrent à se compter et à donner à chaque individu toute sa valeur.

Lors de la guerre de l’Indépendance, en 1776, les femmes prirent une part active au mouvement, encouragèrent les hommes dans leur résistance aux prétentions anglaises, et firent les sacrifices les plus grands pour aider à l’affranchissement national. On cite à ce propos les paroles d’une Bostonienne, Mistress Cushing, à ses amies qu’elle voyait préoccupées de la perturbation qu’allait apporter, au point de vue de l’élégance, le boycottage des marchandises anglaises : « J’espère, s’écria-t-elle, qu’il n’y en a aucune parmi vous qui ne préfère se vêtir de peaux de moutons ou de chèvres, plutôt que de rien acheter à ce peuple qui nous insulte de si scandaleuse façon. »

Une femme, Abigaïl Adams s’institua l’historien de l’Indépendance. Plus tard, avant et pendant la campagne anti-esclavagiste, ce sera encore une femme, Mme Becher Stowe[1] qui par son livre, La Case de l’Oncle Tom, enflammera toutes les imaginations, attendrira tous les cœurs.

  1. Née le 14 juin 1811, morte en 1896.