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Et ce n’est pas seulement un corps de doctrines, thème à revendications pour théoriciennes sexuées. Ces existences de sacrifices et de luttes, tombées l’une après l’autre sur la route obscure, les voilà rassemblées en un éclatant faisceau.

Ces efforts dispersés apparaissent d’ensemble, chaîne souple et forte qui lie des milliers d’êtres d’une communion ardente dans leur ascension vers l’égalité.

Peu de démonstrations plus instructives, plus probantes que ces pages si simples où seuls témoignent les actes. Nulle propagande meilleure pour tout lecteur de bonne foi. Eut-il le concept le plus opposé, il lui faudra s’avouer que le féminisme – si raillé naguère dans ce bourgeois pays de France – est en voie de conquérir le vieux monde, après le nouveau. Ce n’est plus une idée qu’on exalte ou dont on se gausse ; c’est un fait avec lequel on compte. Non plus théorique, mais pratique.

Aussi bien, qu’on le regrette ou qu’on l’en loue, le progrès constant du féminisme depuis cent ans, n’est qu’une conséquence fatale, un produit de ces transformations économiques qui ont bouleversé la famille et qui bouleversent la société.

Nous sommes de ceux qui ont foi dans ce travail, qui saluent dans l’association, et non plus dans la servitude de la femme, une source d’harmonie féconde, une morale, c’est-à-dire une hygiène nouvelles.

Les seules lois qui aient jamais et qui seront jamais respectées sont des lois qu’on accepte, non celles qu’on subit.