d’une eſpece de machine qu’on appelle Ouvrage à ſceaux. (Voyez ce terme.)
ARROSOIR, ſ. m. Terme de Jardinage. Vaſe de fer-blanc, de terre, & mieux encore de cuivre, dont on ſe ſert pour arroſer les arbres & les fleurs d’un jardin. Il contient environ un ſceau d’eau, & a la forme d’une cruche avec une anſe & un goulot qui ſe termine par une eſpéce de pomme, percée de pluſieurs trous, par où l’eau s’écoule & ſe diſtribue en pluſieurs menus filets & en forme de pluye.
Ce n’eſt pas là le ſeul modèle d’un Arroſoir. Il y en a un autre dont le fond eſt percé de pluſieurs trous, & dont la partie ſupérieure eſt un cou allongé au haut duquel eſt un petit trou. On emplit d’eau cet Arroſoir en l’enfonçant dans l’eau, ſans boucher le trou d’en haut. Lorſqu’il eſt plein, on bouche ce trou, & on le retire de l’eau, ſans craindre qu’il répande ; car ce trou étant bouché, le vuide que l’eau laiſſeroit après elle en tombant n’étant point rempli par l’air ſupérieur, eſt occupé néceſſairement par l’eau même ſur laquelle l’air agit alors par la partie inférieure de l’Arroſoir. Il eſt inutile de dire qu’il faut lever le pouce qui bouchoit le trou quand on veut arroſer ; c’eſt une conſéquence qui ſuit du raiſonnement précédent.
ASPECT, ſ. m. C’eſt le point de vûe d’un bâtiment, qui eſt beau lorſqu’il paroît d’une belle ordonnance à ceux qui le regardent à une diſtance convenable. On dit auſſi qu’un édifice eſt ſitué dans un bel Aſpect, lorſque du pied de l’édifice on découvre une vue riante & fertile, telle que celle du Château neuf de Saint-Germain en Laye, de Marly, de Meudon, &c.
ASSEMBLAGE, ſ. m. L’art de réunir les parties avec le tout, tant par rapport à la décoration extérieure qu’à l’intérieure. Cet art ſe manifeſte principalement dans l’Aſſemblage des Ordres. Lorſqu’on décore un grand édifice, on place des Ordres les uns ſur les autres, en obſervant que les Ordres les plus forts portent les plus foibles ; que ceux-ci ſoient toujours plus délicats que ceux-là. Ainſi il faut que l’Ordre Toſcan ſoit ſous l’Ordre Dorique, le Dorique ſous l’Ionique, l’Ionique ſous le Corinthien, & le Corinthien ſous le Compoſite ; enſorte que les axes des colonnes ſe rencontrent toujours en même aplomb. Si les colonnes ſont entièrement iſolées, & qu’elles ſoient chargées de tout le poids de l’entablement, Vitruve veut que celles du ſecond Ordre ſoient toujours un quart moindre en groſſeur que celles du premier, & celles du troiſiéme un quart moindre que celles du ſecond. Cette régle, quoique fondée ſur le principe ſi naturel que nous venons de preſcrire, eſt cependant blâmée par Scamozzi. Son ſentiment eſt que la groſſeur du pied de la colonne ſupérieure doit être la même que celle du haut de la colonne inférieure ; parce que, ſelon lui, la diminution des Ordres en montant devient alors plus naturelle. Serlio donne encore une autre régle : c’eſt que l’Ordre ſupérieur ſoit toujours les trois quarts de celui ſur lequel il po-ſe immédiatement, excepté aux édifices qui ont un ruſtique nud pour première ordonnance. Car les deux Ordres doivent être égaux dans ce cas, afin que les Ordres ſupérieurs ne paroiſſent pas trop petits, & que le ruſtique ne ſoit pas trop élevé à proportion du reſte. (Voyez Ouvrage ruſtique.)
Enfin M. Belidor, après avoir examiné avec ſoin ces différens ſentimens, a cru qu’on devoit préférer la régle de Scamozzi à toutes les autres, & voici ce qu’il preſcrit à cet égard, & ſur quoi il fonde ſa préférence. « Lorſqu’on voudra mettre deux Ordres l’un ſur l’autre, il faut, dit-il, après avoir déterminé la diminution de la colonne de l’Ordre inférieur, ſe ſervir du demi-diamètre du haut du fuſt pour le module qui doit régler l’ordonnance ſupérieure ; par exemple, voulant mettre le Corinthien ſur l’Ionique, ayant vu dans le troiſiéme chapitre (M. Belidor renvoye ici à la Science des Ingénieurs, liv. v. ch. 3.) que la colonne Ionique, ſelon Vignole, devoit diminuer par le haut de trois parties de chaque côté ; enſorte que le diamètre du ſommet du fuſt ſoit réduit à un module 12 parties, il faut faire une ligne égale à la moitié de cette