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En quittant Langres, Diderot alla rejoindre à Isles la mère de son amie, pour la ramener à Paris. C’est à ce voyage que nous devons la description de la propriété des dames Voland. « Le bel endroit que ces Vordes ! écrit le Philosophe à Sophie et à sa sœur, quand vous vous les rappelez, comment pouvez-vous supporter la vue de vos symétriques Tuileries et la promenade de votre maussade Palais-Royal, où tous vos arbres sont estropiés en tête de choux ? L’aspect de la maison m’a plu ; j’en dis autant de l’intérieur. Le salon surtout est on ne peut pas mieux. J’aime les boiseries et les boiseries simples : celles-ci le sont. L’air du pays doit être sain, car elles ne m’ont pas paru endommagées ; et puis, une porte sur l’avenue, une autre sur le jardin et sur les Vordes, cela est on ne peut mieux. »

Peu de temps après le retour de Diderot à Paris, Grimm ramenait de Genève madame d’Épinay.

Désormais, le Philosophe allait partager entre Grimm et d’Holbach, entre la Chevrette et le Grand-Val, le temps qu’il ne passait pas avec Sophie ou dans son cabinet de travail ; débarrassé de la correspondance qu’il avait entretenue, en l’absence

    sur le compte de son oncle : « Il mit à la rigueur cette maxime de l’apôtre : Hors de l’Église, point de salut. Il s’est brouillé avec mon père parce qu’il n’était pas chrétien, avec ma mère parce qu’elle était sa femme : il n’a jamais voulu me voir parce que j’étais sa fille : il n’a jamais voulu embrasser mes enfants parce qu’ils étaient ses petits-fils, et mon époux, qu’il recevait avec bonté, a trouvé sa porte fermée depuis que je suis devenue sa femme. »