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efforts vers la même direction. Dans cette tâche, qu’il jugeait la plus utile qu’il pût s’imposer, il déploya une ardeur, une persévérance et un dévouement incomparables.

Le château du Grand-Val était situé près de la Marne, à la pointe de la presqu’île que forme cette rivière avant de se jeter dans la Seine, à Charenton. En venant de Paris, deux routes y donnaient accès : l’une par Vincennes, qui, longeant la Marne, traversait Champigny, Chenevières, Amboile, était la plus pittoresque et la plus praticable ; l’autre, plus directe mais moins commode, passait à Charenton, Bonneuil, et conduisait au château par un chemin de traverse le long d’un petit cours d’eau appelé le Morbra. Non loin était un autre domaine nommé le Petit-Val, et entre les deux se trouvait le village de Sucy. « À gauche de l’habitation du Grand-Val, il y avait un petit bois qui la défendait du vent du nord et qui était coupé par un ruisseau coulant naturellement à travers des branches d’arbres rompues, des ronces, des joncs, de la mousse, des cailloux. Le coup d’œil en était tout à fait pittoresque et sauvage[1]. » C’est là que les hôtes du Grand-Val allaient, dans les chaleurs brûlantes de l’été, chercher la fraîcheur et l’ombre.

Indépendamment du Grand-Val et de la maison de la rue Royale, l’école encyclopédique avait encore d’autres lieux de réunion, mais ceux-ci moins importants, parce que le motif qui les rappro-

  1. Lettre de Diderot à mademoiselle Voland.