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et de la société des Philosophes. Il s’agissait pour lui d’en trouver une occasion éclatante, un article de l’Encyclopédie la lui fournit.

Pendant que s’accomplissaient les divers incidents que nous venons de retracer, l’entreprise des deux éminents coopérateurs suivait son cours régulier. En 1752, après l’impression du deuxième volume, la publication de l’Encyclopédie avait été suspendue par un arrêt du conseil du roi, en date du 7 février ; mais le gouvernement, sans toutefois révoquer l’arrêt qu’il avait rendu, avait fait des instances aux auteurs pour qu’ils la reprissent et depuis rien n’était venu l’entraver. Le troisième volume avait paru en 1753, précédé d’un discours où d’Alembert, en même temps qu’il répondait aux critiques auxquelles les deux premiers volumes avaient donné lieu, repoussait les accusations d’irréligion qu’on dirigeait contre les éditeurs, et se défendait de l’imputation, dont on les chargeait, de propager des doctrines dangereuses à la sûreté de l’État. En somme, les tracasseries qu’on avait suscitées aux directeurs de l’Encyclopédie, loin de nuire à l’ouvrage, avaient contribué à le rendre meilleur. Le troisième volume était plus soigné que les précédents ; et l’attention du public ayant été éveillée par l’arrêt du Conseil, le nombre des souscripteurs s’en trouvait augmenté. Enfin, tout marchait à souhait, quoique en silence, mais le moment était venu où l’Encyclopédie allait faire grand bruit.

Un article sur Genève attira sur d’Alembert un orage auquel il était loin de s’attendre. Le coup