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Mais c’est en vain qu’il essaya de l’en détacher. Il n’eut pas plus de succès auprès du baron d’Holbach.

Madame d’Épinay avait vu assez fréquemment le baron chez Gauffecourt, qui venait d’être atteint d’une maladie très-grave durant laquelle tous ses amis lui avaient prodigués, à l’envi, les soins les plus empressés. Malgré les avis de Diderot, le baron lia connaissance avec madame d’Épinay qu’il continua à voir intimement après qu’il fut entré en marché avec elle pour acheter son magnifique château de la Chevrette. L’affaire manqua, mais les relations persistèrent. Quant à Diderot, qui avait aussi rencontré madame d’Épinay chez Gauffecourt, il n’était pas facile à détromper et à ramener. Malgré les avances pressantes de la dame, tout en se montrant très-poli, et on la complimentant sur l’espèce de fascination qu’elle exerçait sur tous ceux qui l’approchaient, il ne lui laissa pas lieu de douter qu’il ne tenait pas à pousser plus avant la connaissance.

En même temps qu’il continuait la publication de l’Encyclopédie, le Philosophe avait trouvé assez de loisir pour composer quelques ouvrages. Depuis l’Interprétation de la nature il avait fait imprimer, pour venir en aide à madame de Puisieux, les Bijoux indiscrets, roman licencieux et sans valeur qui se ressentait du motif qui l’avait fait naître. Du reste, à l’époque où nous sommes arrivés, il n’allait pas tarder à rompre avec cette femme de lettres. En 1749, pendant qu’il était au château de Vincennes, il avait eu à se plaindre de sa conduite. L’auteur de