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saurait donc être surpris que la systématisation de d’Alembert se borne aux trois premières sciences : les mathématiques, l’astronomie et la physique, seules alors parvenues à l’état positif. Mais ces trois sciences sont classées sans hésitation, et leur place est motivée d’une manière tout à fait magistrale. Après avoir développé cette idée, que les mathématiques sont la base de toutes nos connaissances, et avoir placé l’astronomie à son rang hiérarchique, d’Alembert ajoute : « L’usage des connaissances mathématiques n’est pas moins grand dans l’examen des corps terrestres qui nous environnent. Toutes les propriétés que nous observons dans ces corps ont entre elles des rapports plus ou moins sensibles pour nous. La connaissance ou la découverte de ces rapports est presque toujours le seul objet auquel il nous soit permis d’atteindre ; et le seul, par conséquent, que nous devions nous proposer. Ce n’est donc point par des hypothèses vagues et arbitraires que nous pouvons espérer de connaître la nature ; c’est par l’étude réfléchie des phénomènes, par la comparaison que nous ferons des uns avec les autres, par l’art de réduire, autant qu’il sera possible, un grand nombre d’entre eux à un seul, qui puisse en être regardé comme le principe… Cette réduction, qui les rend d’ailleurs plus faciles à saisir, constitue le véritable esprit systématique, qu’il faut bien se garder de confondre avec l’esprit de système. »

Ce passage du discours de d’Alembert pose les bases de la vraie méthode scientifique, et montre le