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inspiré en lui proposant une association qui était d’ailleurs honorable pour tous les deux.

Dans son éloge de d’Alembert, Condorcet, parlant de la liaison des deux amis, dit : « D’Alembert s’était lié depuis sa jeunesse par une amitié tendre et solide avec un homme d’un esprit étendu, d’une imagination vive et brillante, dont le coup d’œil vaste embrassait à la fois les sciences, les lettres et les arts ; également passionné pour le vrai et pour le beau, également propre à pénétrer les vérités abstraites de la philosophie, à discuter avec finesse les principes des arts, et à peindre leur effet avec enthousiasme. »

Dans le partage qu’il avait fait du travail encyclopédique, Diderot s’était réservé la tâche la plus étendue, la plus importante et la plus difficile : il devait traiter tous les sujets se rapportant à la philosophie, soit ancienne, soit moderne, ainsi que tout ce qui concernait les arts et métiers ; tandis que d’Alembert avait à s’occuper spécialement de la partie mathématique. Le reste du travail était à répartir entre un assez grand nombre de collaborateurs, parmi lesquels figuraient au premier rang Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Georges le Roy, le chevalier de Jaucourt, d’Holbach, etc.

En lisant le Prospectus de l’Encyclopédie, rédigé par Diderot, on est frappé tout d’abord de la révolution qui s’est accomplie dans son esprit. Depuis ses premières productions, son point de vue s’est sensiblement élargi. Son principal mobile, son principe d’action, il ne le cherche plus en lui-même : désormais, c’est à la postérité qu’il va demander