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vous parle[1], rien ne souffre, l’ouvrage reste parfait. Elle n’a rapport ni à ce qui précède, ni à ce qui suit ; c’est une pièce absolument inutile. Il est à présumer que le Tasse l’a faite involontairement et sans la comprendre lui-même ; mais elle est claire….. »

Sa mort a donné lieu à bien des suppositions ; cependant il ressort de l’ensemble des documents que Jean-Jacques a mis fin à ses jours sans qu’on sache au juste de quelle manière. Le jour de sa mort, Rousseau n’alla point au château comme à son ordinaire, pour donner au jeune Girardin, le fils de son hôte, la leçon qu’il avait coutume de lui donner ; les uns pensent qu’étant allé herboriser, il avait rapporté des plantes vénéneuses, avec lesquelles il se serait empoisonné ; d’autres ont prétendu que Jean-Jacques s’était tiré un coup de pistolet, et ce qui donnerait de la vraisemblance à cette opinion, c’est qu’il avait au front une blessure, que sa femme a depuis attribuée à une chute.

Son apologiste, M. Musset-Pathay, pense que Jean-Jacques a employé les deux moyens, c’est-à-dire qu’il a préparé lui-même et pris le poison, et que, pour abréger la lenteur des effets et la durée des souffrances, il a eu recours au pistolet[2].

  1. La 77e du 12e chant.
  2. Madame de Staël regarde comme certain que Rousseau s’est donné la mort. « Un de mes amis, dit-elle dans ses Lettres sur les ouvrages et le caractère de J.-J. Rousseau, reçut une lettre de lui quelque temps avant sa mort, qui semblait annoncer ce dessein. Depuis, s’étant informé avec un soin extrême de ses derniers moments, il a su que le matin du jour où Rousseau