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indispensable : je suis même persuadé qu’il n’est aucun tribunal, qui ayant bien constaté la vérité du fait, n’opinât à absoudre un tel voleur. Les liens de la société sont fondés sur des services réciproques ; mais si cette société se trouve composée d’âmes impitoyables, tous les engagements sont rompus, et l’on rentre dans l’état de la pure nature, où le droit du plus fort décide tout. » Tout cela peut être très-vrai, mais combien il serait dangereux de laisser à chacun l’appréciation des cas où il lui est permis de voler !

À la date où l’ordre chronologique nous a fait parvenir, les personnages qui ont figuré dans cette étude ont tous un âge avancé, plusieurs même ne sont plus. Parmi ces derniers, il convient de citer tout d’abord l’un des plus grands philosophes de l’Angleterre, Hume, que son influence sur les penseurs français et ses relations à Paris, nous font un devoir d’étudier jusqu’à sa mort.

Adam Smith, son ami, a raconté ainsi ses derniers jours :

« Après un voyage à Londres, que son médecin lui avait ordonné pour changer d’air, il revint à Édimbourg. Quoiqu’il se trouvât beaucoup plus faible, sa sérénité n’avait pas diminué et il continua à se distraire comme d’habitude, soit en corrigeant ses ouvrages, soit par la lecture ou la conversation. De temps en temps, le soir, il faisait sa partie de whist, son jeu favori. Sa gaieté était telle, et le ton de sa conversation si peu changé, que n’eussent été quelques symptômes de mauvais