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par semaine, dit-il, j’avais ma place, sans invitation, aux tables hospitalières de mesdames Geoffrin et du Bocage, du célèbre Helvétius et du baron d’Holbach. Heureux effet de ce caractère léger et aimable du Français, qui a établi dans Paris une douceur et une liberté dans la société, inconnues à l’antiquité et encore ignorées des autres nations. À Londres, il faut faire son chemin dans les maisons, qui ne s’ouvrent qu’avec peine. Là, on croit vous faire plaisir en vous recevant ; ici, on croit s’en faire à soi-même. Aussi, je connais plus de maisons à Paris qu’à Londres. Le fait n’est pas vraisemblable, mais il est vrai. »

À défaut du témoignage de l’illustre étranger, tous les écrits du temps concourraient, d’ailleurs, à mettre en lumière la facilité et l’agrément des relations au dix-huitième siècle.

Ces qualités sociales expliquent, en partie, l’attrait que le public éclairé éprouve aujourd’hui pour tout ce qui en rappelle le souvenir ou en reproduit le tableau. Toutefois, le juste intérêt qui s’attache à ce grand siècle ne date pas de bien loin. Beaucoup d’esprits, surtout frappés des malheurs qui ont accompagné la grande crise de la fin, avaient reporté toute leur sympathie sur le règne de Louis XIV, en dehors duquel rien de bien, d’après