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Une habitation où Diderot aimait surtout à aller se reposer avec ses amis, était la propriété de la Briche. Ce petit domaine, qui se trouvait sur l’emplacement qu’occupe aujourd’hui le fort de ce nom, avait appartenu au frère de M. d’Épinay et de madame d’Houdetot, qui l’avait sans doute cédé à sa belle-sœur, madame d’Épinay. Diderot y trouvait les mêmes hôtes qu’à la Chevrette, mais la résidence lui plaisait davantage. C’est là qu’il aimait à s’installer, et non dans « le sublime et ennuyeux palais de la Chevrette. Je ne connaissais pas cette maison, écrit-il à Sophie, elle est petite, mais tout ce qui l’environne a l’air sauvage. Les pièces d’eau immenses, escarpées par les bords couverts de joncs, d’herbes marécageuses ; un vieux pont ruiné et couvert de mousse qui les traverse ; des bosquets où la serpe du jardinier n’a rien coupé, des arbres qui croissent comme il plaît à la nature ; des fontaines qui sortent par des ouvertures qu’elles se sont pratiquées elles-mêmes ; un espace qui n’est pas grand, mais où on ne se reconnaît point, voilà ce qui me plaît. »

Si à la Chevrette et à la Briche le Philosophe donnait quelque relâche à la contention d’esprit qu’exigeaient ses travaux de toute sorte, il n’en était pas de même au Grand-Val, où le baron lui soumettait toutes ses productions et où lui-même emportait toujours de quoi s’occuper. Les conversations prenaient chez le baron une autre tournure que chez madame d’Épinay. Elles portaient, d’ordinaire, sur les questions les plus difficiles de