Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Par ma foi, dit Huon, je ne serai pas si fou que de mettre un an à ce que je puis faire en quinze jours. Mais quels périls offre donc le chemin le plus court ?

— Il faut, dit Géreaume, traverser une immense forêt ; elle dure bien quarante lieues ; elle appartient à un nain qui s’appelle Auberon. Il n’a que trois pieds de haut, mais il est plus beau que le soleil en été. Si on lui parle, on ne peut lui échapper, on reste sous son empire jusqu’à la fin de sa vie. Vous n’aurez pas fait dix lieues dans la forêt que vous le verrez se présenter devant vous ; il vous adressera la parole, il vous charmera par son aspect, il vous saluera affablement : il vous parlera même de Dieu. Si vous ne lui répondez pas, il suscitera une tempête qui vous remplira d’épouvante : vous verrez la foudre tomber et briser les arbres, la pluie et le