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le duc Naimes au poil fleuri n’avait pas défendu notre cause.

Le prud’homme l’entendit et tressaillit de joie.

— Le duc Naimes ? s’écria-t-il, il est encore vivant ? Je l’ai connu bien jeune. Nous avons été jadis compagnons.

Huon lui raconta ensuite toute son histoire.

— Je vais, dit-il, bien malgré moi, à Babylone ; je vais porter le message de Charlemagne à l’amiral Gaudise. Et maintenant, prud’homme, je ne vous ai rien caché de ce qui me touche : je voudrais à mon tour savoir de quelle terre et de quelle parenté vous êtes, et ce que vous faites ici.

— Frère, répondit le vieillard, je suis né à Gironville. Connaissez-vous le bon prévôt Guirré ?

— Certes, dit Huon. Quand j’ai quitté Bordeaux, je lui en ai confié la garde.

— Eh bien ! c’est mon frère.

— Et vous, dit Huon, quel est votre nom ?