Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/70

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Huon l’entend ; il se sent réconforté, il se redresse et marche sur Amauri ; il lève son épée et fait semblant de vouloir frapper Amauri sur le heaume : Amauri voit le coup venir, il lui oppose son écu ; mais Huon connaissait toutes les finesses de ce jeu : il retire son coup, il frappe Amauri sous l’écu sur l’épaule gauche, et il fait voler dans l’herbe et l’écu et le bras qui le tenait.

— Traître ! dit-il, tu ne trahiras plus personne.

— Ah ! Huon, dit Amauri, aie pitié de moi ! J’ai bien mérité la mort. C’est moi qui ai mené Charlot dans le bois ; c’est moi qui l’ai poussé à sa mort, et sans ce qui m’arrive aujourd’hui j’aurais fait périr Charlemagne avant un an.

Ah ! Dieu ! pourquoi Charles n’a-t-il pas entendu ces paroles, ou Naimes, ou les autres barons ? Ils étaient trop loin ; Huon fut seul à les entendre. Amauri continue :