Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on n’a jamais fait. Il arrive souvent qu’un champion est tué sans qu’il ait pu dire un seul mot.

— Peu m’importe ! dit l’empereur : il n’en sera que ce que j’ai dit. Et maintenant hâtez-vous ; il me tarde que tout soit fini.

Les deux combattants achèvent leur armement : ils pendent à leur cou les écus d’azur, ils lacent les heaumes brillants, ils saisissent les lances où flotte un gonfalon.

Amauri entra dans le champ le premier, il fit galoper son cheval et revint à sa place. Il était grand et bien fait, et chevalier courageux et hardi. S’il n’avait pas été traître et perfide, il aurait été un terrible adversaire ; mais il ne croyait pas plus en Dieu qu’un Sarrasin. Huon entra ensuite, avec modestie, mais sans crainte, en invoquant le Dieu du ciel. Il était beau de corps et de visage. Tous le regardèrent d’un bon œil.

Voilà les deux barons en présence :