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sur le cheval. Il pouvait à peine se tenir ; il se pâma encore de douleur. Quand il revint à lui, il dit à Huon :

— Frère, retournons à Bordeaux auprès de notre mère : j’ai trop grand peur ici. Nous venons de tuer un homme, et je vois le bois rempli de heaumes reluisants. Je m’étonne que ces chevaliers ne soient pas sortis du bois pour venger leur compagnon. Il semble qu’on l’ait trahi comme nous. Retournons, frère, retournons auprès de notre mère.

— Je ne rentrerai pas à Bordeaux, répond Huon, avant d’avoir vu le roi de Saint-Denis. Je veux lui reprocher sa trahison, et qu’il a voulu faire tuer des gens qui avaient son sauf-conduit.

Ils brochent les bons destriers et reprennent le chemin de Paris.


— Eh bien ! sire, disent les compagnons d’Amauri, allons-nous laisser ainsi partir ces gens qui ont tué Charlot devant nous ?