Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Frère, dit-il, en reviendras-tu ?

— Je ne sais, répond l’enfant ; je me sens bien près de la mort. Pense à toi, car pour moi, ce n’est plus la peine. Fuis, hâte-toi : je vois les heaumes luire dans ce bois.

— Frère, dit Huon, ne plaise à Dieu, si tu dois y rester, que j’échappe vivant ! Je veux savoir quel est l’homme qui t’a frappé : je le tuerai ou il me tuera.

Sans attendre ses hommes, il pousse son cheval et s’élance après Charlot, qui remontait vers le bois. Quand Charlot s’aperçoit que Huon le poursuit, il s’arrête et se retourne.

— Qui es-tu, vassal ? lui crie le jeune homme. De quelle terre es-tu ?

— Je suis d’Allemagne, répond Charlot, fils du duc Thierri.

Huon crut qu’il disait vrai, car Charlot ne portait pas les armes de France.

— Vassal, dit Huon, que Dieu te mau-