Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ah ! douce mère qui l’avez si tendrement nourri, quel deuil pour vous ! Sainte Marie, secourez-moi ! M’aiderez-vous, sire abbé, à défendre mon droit ? car, par le Dieu du ciel, j’irai savoir quel est l’homme qui l’a tué. Je le tuerai ou il me tuera.

— Beau neveu, dit l’abbé, nous sommes des prêtres bénis et consacrés : nous ne pouvons être là où il y a mort d’homme.

— Hélas ! dit Huon, voilà une pauvre parenté ! Et vous, mes dix chevaliers que j’ai amenés de Bordeaux, m’aiderez-vous ?

Tous répondent :

— Oui, jusqu’à la mort.

— Que Dieu vous en sache gré ! dit Huon.

L’abbé, pleurant à chaudes larmes, continue sa route avec ses moines. Ils ralentissent le pas pour apprendre plus tôt l’issue du combat.

Huon broche son bon cheval : il vient jusqu’à l’endroit de la lande où gisait son frère.