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dossent les hauberts, ils lacent les heaumes, ils ceignent les épées à leur flanc gauche, ils montent sur les destriers rapides, ils pendent à leur cou les solides écus, ils serrent dans leur poing les lances tranchantes. Dieu ! quel malheur que Charles au fier visage ne connaisse pas cette trahison !

Ils attendirent jusqu’à la nuit, n’osant pas se montrer de jour par crainte de l’empereur. La nuit, quand tout est tranquille, les traîtres, au nombre de cent pour le moins, sortent de la ville. Ils viennent jusqu’au petit bois et s’y tiennent cachés.

Cependant Huon prépare son voyage ; il fait venir de Gironville le prévôt Guirré, qui avait fidèlement servi son père pendant plus de trente ans et en qui il avait toute confiance. Il le charge de lui garder sa terre jusqu’à son retour, puis il apprête tout pour son départ. Il fait charger trente sommiers d’argent et d’or fin, de bonnes écuelles et de hanaps, de riches étoffes de