Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/314

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ce dont il m’accuse. À vous de décider.

— Dieu ! dit Naimes, entendez-vous ce traître, comme il sait bien couvrir sa méchanceté ?

— Huon, dit Charles, tout cela ne sert de rien. Je ne sais pas comment vous vous êtes comportés : je te demande les quatre dents mâchelières et les blanches moustaches de l’amiral Gaudise.

— Sire, dit Huon, soyez juste : on m’a tout dérobé.

— Il y a autre chose, dit l’empereur. Quand tu es parti de France, je t’ai défendu, sur peine de la vie, si tu revenais jamais d’outre la mer Rouge, de rentrer dans ta terre avant de m’avoir parlé. Et voici que je te trouve ici dans ta propre maison ! J’ai le droit de te faire pendre sans avoir besoin d’aucun jugement, car telle fut notre convention, et, par Dieu ! c’est ce que je vais faire. J’en jure par ma blanche barbe, je ne mangerai qu’une fois avant de t’avoir vu pendre, toi et Géreaume, ton complice.