Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jeter dans la Gironde, puis ils me renversèrent de cheval, me bandèrent les yeux et lièrent mes deux mains derrière mon dos ; ils en firent autant à ma femme. Gérard se jeta sur Géreaume étendu à terre, lui fendit le côté avec son épée et en enleva les moustaches et les dents de Gaudise : on voit encore la grande plaie.

Géreaume se leva et montra à tous la plaie encore rouge de son côté.

— Sire, dit Huon, il nous a emmenés dans cette ville et nous a jetés dans sa prison. Si je suis ici, c’est malgré moi, et s’il ose soutenir que je ne dis pas la vérité, qu’il s’arme, lui et Gibouard : je les combattrai tous les deux, et si avant le soir je ne leur fais pas avouer leur trahison, je consens à être pendu au vent ; mais si je suis vainqueur, rendez-moi ma terre et laissez-moi tenir en paix mon héritage.

— Sire, dit Gérard, il dit ce qu’il veut. Pour rien au monde, je ne voudrais combattre mon frère. Je n’ai pas fait