Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/312

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qu’il me porterait honneur. Il y vint, le traître, n’amenant avec lui qu’un écuyer : j’aurais dû soupçonner sa perfidie.

— Par ma foi, dit Naimes, vous avez raison. Il vous montrait bien peu d’amour : il aurait dû venir avec une grande suite.

— Sire, reprit Huon, écoutez comme il s’est conduit. Il me demanda, feignant la meilleure amitié, si j’avais fait votre message, si j’avais les quatre dents et les blanches moustaches de Gaudise. Je lui dis que je les rapportais. Alors il me demanda où je les avais serrées. Je lui racontai tout, car je ne me méfiais pas de lui. Il me décida à me lever avant le jour, et quand nous fûmes arrivés à un carrefour, près d’un bois, il se mit à me chercher querelle. Dans le bois était caché Gibouard de Viésmés avec soixante hommes armés, montés sur leurs chevaux. Ils m’attaquèrent de toutes parts, ils me tuèrent mes douze pèlerins, que je les vis